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127, rue de la Garenne, Arte

Publié le par Hadrien Félix Guillaume Thomas

Frise multimédia des témoignages
Frise multimédia des témoignages

Source : 127 rue de la Garenne, Arte

http://bidonville-nanterre.arte.tv/

Dans cette frise multimédia sont compilés les témoignages des habitants du bidonville recueillis par Monique Hervo, entre 1959 et 1971. Dessins de Laurent Maffre, avec la voix de Monique Hervo.

Voici un résumé de ces témoignages.

Au bidonville dit de La Folie à Nanterre, les conditions de vie sont effroyables. Il n'y a qu'un seul point d'eau pour huit à dix mille habitants. Il faut attendre 1 h 30 ou 2 h pour obtenir de l'eau à la fontaine. Les habitants sont contraints de récupérer de l'eau, quelle que soit sa provenance. Par exemple, l'eau des toits est récupérée afin de nettoyer les sols. Certains habitants boivent même cette eau qui peut être porteuse de maladies.

Quand il pleut, il y a beaucoup de boue et les enfants doivent rester à l'intérieur. Dans le bidonville 6 personnes en moyenne résident dans une même pièce.

Il n'y a pas d'électricité ; les habitants doivent utiliser des bougies pour s'éclairer la nuit, ce qui rend le travail plus difficile pour les enfants qui doivent faire leurs devoirs le soir.

Les enfants ont souvent très froid la nuit, un homme raconte qu'il doit se lever environ 7 fois la nuit pour chercher des draps afin de couvrir ses enfants. Beaucoup d'habitants souffrent donc aussi d'un grand manque de sommeil, ils peuvent donc facilement tomber malades, alors qu'accéder aux soins relève quasiment de l'exploit.

Une femme raconte que pour emmener son petit frère chez les enfants malades, elle devait remonter toute la rue, puis ensuite traverser la boue pour ensuite seulement pouvoir se diriger sur Paris et une autre raconte la souffrance qu'elle a endurée lors de son arrivée dans le bidonville, alors qu’elle était enceinte. Sa grossesse fut terrible à causes des effroyables conditions de vie, elle dit même avoir été ''dégoutée de la vie''.

Dans ce bidonville, Il n'y pas de ramassage des ordures. On vient au contraire déposer des déchets dans le bidonville.

Les habitants manquent de place ; ils souffrent de la promiscuité. Un homme dit que dans sa cabane, ils dorment à dix dans la même chambre. Ils doivent donc ranger leurs affaires dans des valises. Les cabanes sont construites en bois et le toit est en papier goudronné. Cela n'est pas solide et doit être réparé régulièrement. Certaines femmes décorent les murs des baraques afin de les rendre moins tristes. De la terre est mise autour des baraques, elle est bien plus haute que ces dernières, les habitants ont donc l'impression de vivre dans un ''trou''. La police vient détruire les cabanes lorsque les habitants cherchent à les agrandir.

Heureusement, les habitants sont solidaires entre eux, ils se doutent tout de même que ce bidonville de La Folie finira par être rasé et donc qu'ils finiront par être relogés. Ils pensent aussi qu'il n'y a pas assez de logements car il y a trop d'habitants en France. Malgré ceci, un homme raconte qu'il écrit à la préfecture de Nanterre ainsi qu'à la mairie de Cachan afin de tenter d'être relogé, hélas personne n'agit, ils feraient même parfois semblant d'agir.

Certains enfants vont à l'école mais la plupart de leurs parents n'y sont pas allés. Les parents font leur maximum pour que leurs enfants puissent obtenir le meilleur avenir possible.

Beaucoup d'enfants sont démoralisés car certains de leurs camarades qui vivent dans des bâtiments leur font des réflexions à l'école. Par exemple, un petit garçon raconte qu'on lui dit qu'il sent mauvais. Il dit qu'il fait de son mieux pour être propre même avec toutes les saletés du bidonville qui l'entourent.

Tous les habitants ont honte de l'endroit où ils vivent ; les autres peuvent les regarder de manière méprisante. Ils se doutent qu'ils sont qualifiés de ''clochards'' par les gens de l'extérieur.

Certains habitants vivent aussi avec la peur permanente que leur baraque prennent feu. Monique Hervo prend la parole et nous informe que la préfecture de Nanterre a décidé qu'elle ne relogerait pas d'habitants même si leur baraque prenait feu, alors que cette préfecture dit en même temps que les habitants sont heureux entre eux et ne désirent pas être relogés. Elle trouve ce paradoxe étrange et malhonnête.

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